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Transformation ou Séparation ?

Le problème des origines sera toujours d’actualité, puisque tout homme est directement concerné par cette question. Depuis plus d’un siècle, la réponse apportée par la science est résumée dans la théorie de l’évolution ou évolutionnisme.

Cette théorie explique ainsi la diversité du monde vivant: les différents groupes d’animaux et de végétaux dérivent les uns des autres à la faveur de variations ou changements spontanés (mutations) et grâce à l’action de la sélection naturelle (qui agit sur la survie différentielle des variations favorables et défavorables). Il s’agit donc d’une évolution, qui s’étale sur des temps très longs (exprimés en millions d’années) et fait apparaître des organismes de plus en plus compliqués. L’homme est le couronnement de ce processus.

Cette interminable succession de formes vivantes, cette transformation progressive de l’une en l’autre, correspondent-elles à la réalité ? Sont-elles en accord avec la révélation des origines que nous donne la Bible?

Point de départ


Constatant que le plan anatomique de l’homme ressemble beaucoup à celui du chimpanzé, Darwin émet le postulat que nous avons un ancêtre commun avec les grands singes. Etendue à d’autres espèces, cette constatation l’amène à la notion de filiation, de lien de parenté et à la conclusion de l’existence d’une transformation progressive.

Appliqué à l’exemple des vertébrés, le transformisme affirme que les poissons ont un jour émergé pour devenir amphibiens, ceux-ci reptiles, puis oiseaux d’une part, mammifères d’autre part. Ces transformations peuvent être exprimées en termes de passage: eau de mer – eau douce, vie aquatique – vie terrestre, nageoire – patte, respiration branchiale – respiration pulmonaire.

Actualisation


L’évolutionnisme évolue. Les nouvelles méthodes d’observation et techniques sont utilisées pour préciser, remanier, confirmer l’évolutionnisme de Darwin.
La biologie moléculaire est sollicitée pour comparer le matériel génétique des espèces vivantes, pour étudier les protéines des restes fossiles (os, dents) et ainsi établir des liens de parenté, des sortes d’arbres généalogiques.

Le fonctionnement des organes est, lui aussi, pris en considération, car la physiologie traduit l’adaptation à l’environnement. D’où l’étude, par exemple, de l’évolution des hormones, parallèlement à l’évolution des organes (chez les vertébrés).

La classification des êtres vivants (objet de la Systématique) semblait, jusqu’au milieu du siècle dernier, immuable, définitivement fixée par le suédois Linné. Depuis peu, le cladisme établit de nouveaux degrés de parenté entre les espèces, en définissant des groupes « frères » et non plus des groupes souches, en considérant de nouveaux types de ressemblances. C’est ainsi que le phoque se trouve séparé de l’otarie, alors qu’ils étaient jusqu’à présent réunis en pinnipèdes (doigts palmés). C’est ainsi que l’on trouve le chimpanzé plus proche de l’homme que des grands singes (pongidés), le crocodile plus proche de l’oiseau que du lézard. Cruelle révision pour les traditionalistes…

Constat


Si l’évolutionnisme demeure aujourd’hui la seule explication « scientifique » de la diversité du monde vivant, il ne résout finalement pas le problème de « l’évolution », car il n’explique pas le départ des lignées, l’origine des grands groupes. Il ne s’intéresse qu’au passage d’une espèce à une autre.

D’autre part, l’évolutionnisme limite généralement son étude à un organe ou un groupe d’organes, choisi et isolé pour la commodité. Or tout animal est un ensemble intégré. La sélection naturelle invoquée comme l’un des moteurs de l’évolution, n’est-elle pas l’interaction d’un organisme (et non pas seulement d’un organe particulier) et de son environnement?

Le principal handicap est l’absence d’intermédiaires dans cette soi-disant transformation, l’absence de chaînons entre les différents groupes.

Et que dire des animaux disparus ? Pour eux, l’évolution se serait-elle arrêtée?

Enfin, comme l’a montré le Congrès de Chicago sur l’évolution en 1980, les mécanismes proposés pour expliquer le transformisme sont loin de faire l’unanimité parmi les paléontologistes.

Arguments


L’évolutionnisme a réponse à tout. Absence de chaînons? Il suffit d’invoquer des variations, certes minimes, mais répétées pendant de longues périodes pour voir un poisson devenir amphibien la macroévolution est née ! Les dites variations sont, en fait, postulées, non observées. Ou bien cette absence d’intermédiaires traduit la marche réelle de l’évolution, c’est-à-dire une allure saccadée; appelons cela théorie des équilibres ponctués. Là encore, l’affirmation est invérifiable.

L’évolutionnisme est donc un système très complexe et passablement élastique, invoquant une multiplicité de phénomènes, si bien que les différentes tendances des scientifiques évolutionnistes y trouvent leur compte. Mais bien des énigmes persistent.

Enigmes


1. Formes de passage

Comme nous l’avons dit plus haut, l’origine des grands groupes est une énigme. Pour les arthropodes, cette origine « se perd dans la nuit des temps ». Il y aurait plusieurs ancêtres communs (polyphylétisme) à corps mou, ayant « acquis » un squelette externe rigide et des appendices articulés: ainsi seraient apparus crustacés, insectes, araignées, scorpions, mille-pattes.

Le célèbre archaeopteryx, découvert pour la première fois en 1861, est interprété comme la forme de passage entre reptile et oiseau. Mais les opinions divergent: s’agit-il d’un reptile emplumé ou d’un oiseau très primitif? On le considère, aujourd’hui, comme un véritable oiseau, capable de vol plané et menant une vie arboricole. Mais de supposés (et vilains?) créationnistes viennent de soupçonner que les plumes de cet honorable fossile seraient frauduleuses, c’est-à-dire habilement plaquées par un moulage additionnel. Seules des études en plaque mince et à la microsonde devraient permettre de trancher.

Que dire du passage poisson-tétrapode (vertébré terrestre à quatre pattes)? Les évolutionnistes se demandent toujours quel groupe de poissons a pu accomplir l’exploit de sortir de l’eau pour conquérir la terre ferme. Jusqu’à présent, l’ichthyostega du Groenland est le premier tétrapode. Mais ne risque-t-il pas d’être détrôné par le cladisme?

Le problème du passage des reptiles aux mammifères est, lui aussi, un véritable casse-tète chinois. Car il est admis que la formation de la chaîne des osselets de l’oreille moyenne des mammifères s’est faite à partir d’os de l’articulation de la mâchoire des reptiles. Serait-ce à dire que certaines espèces intermédiaires ont dû ne plus manger pour pouvoir entendre et d’autres ne plus entendre pour pouvoir manger?

2. Animaux disparus

Pourquoi certaines formes animales et végétales ont-elles subitement disparu, telles nombre d’espèces marines lors du passage de l’ère secondaire à l’ère tertiaire? Ce sont surtout les dinosaures qui retiennent l’attention. Pour expliquer leur disparition brutale, l’évolutionnisme fait appel à un changement du niveau de la mer, au refroidissement du climat, au rayonnement cosmique, à l’explosion d’une super-nova. La paléontologie constate des disparitions brutales à plusieurs reprises, qui témoignent de catastrophes dues à des changements très importants de l’environnement.

Les variations observées sont toujours de faible amplitude et souvent défavorables, donc insuffisantes pour expliquer le passage d’une espèce à une autre. La découverte de fossiles d’animaux disparus il y a quelques milliers d’années seulement (Nouvelle-Calédonie), l’existence de fossiles vivants, la reconnaissance du fait que la notion de races humaines n’a plus grande signification biologique, l’impossibilité foncière de vérifier les hypothèses par la méthode expérimentale, tout cela fait de l’évolutionnisme une simple théorie et ne lui accorde, en aucun cas, le statut de fait, de réalité. Même s’il n’est qu’une simple hypothèse de travail pour bien des scientifiques, sa présentation et sa vulgarisation par les médias en font une idéologie mensongère et le support d’un matérialisme agressif.

Créations spéciales


Il est temps de revenir à l’essentiel en considérant ce que dit la Bible. Notre intention n’est pas d’entrer dans le détail des premières pages du livre de la Genèse, mais de souligner seulement ce qui est en rapport avec notre sujet.

Dieu crée. L’acte créateur de Dieu est associé à la Parole: Dieu dit et la chose arrive. Que la terre produise de la verdure, de l’herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce (Gen 1.11)… Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce: il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce (Gen 1.21). Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. (Gen 1.25).

Il s’agit, à chaque fois, d’actes précis. L’expression selon son (leur) espèce ne correspond pas nécessairement à la notion d’espèce des zoologistes et botanistes contemporains (d’autant qu’il y a deux acceptions concurrentes), mais l’interfécondité est toujours l’un des critères. La répétition n’est pas fortuite. L’ordre donné par Dieu conduit à la perpétuation du type scientifique: des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce (Gen 1.12). Donc pas une semence pour engendrer une autre espèce, un autre type. Il n’est pas non plus demandé aux poissons de conquérir la terre, mais de remplir les eaux des mers (Gen 1.22).

Les paroles de l’apôtre Paul en 1 Cor 15.38-39 confirment l’existence de sphères différentes, de fonctionnements différents, auxquels chaque forme vivante est adaptée.

La diversité du monde vivant est présentée par la Bible comme résultant de créations spéciales, opérées par Dieu selon son bon vouloir. Elles se traduisent en termes de séparations nettes, de démarcation, de distinction, de différence. Genèse 1 ne donne donc pas l’idée de filiation, de descendance, de transformation d’une espèce en une autre. Même si le récit biblique décrit une succession d’épisodes, à la manière du déroulement d’une histoire, il n’en énonce pas moins la création, l’apparition d’emblée, des grands groupes d animaux.

Plus tard, Dieu ordonnera à Noé de faire entrer dans l’arche deux de chaque espèce d’animaux terrestres, oiseaux, bétail et reptiles selon leur espèce (Gen 6.19-20).

Force est donc de constater que l’évolutionnisme, s’il est intéressant et même séduisant, n’apporte ni certitude ni vraie réponse au problème de la diversité du monde vivant, et encore moins à celui des origines. Certes, le texte biblique ne précise pas les modalités de la création et les groupes d’animaux qu’il mentionne ne correspondent qu’aux grandes divisions de la classification des zoologistes.

En fait de transformations progressives, le monde vivant apparaît ordonné, hiérarchisé, composé de groupes distincts et définis, ce qui témoigne d’une volonté supérieure, intelligente, ayant un but. Cette volonté n’est pas un grand principe métaphysique, une quelconque force vitale, mais une Personne qui se révèle à l’homme et lui parle avec autorité. Ce sera le sujet d’un prochain article.

Philippe MICHAUT
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