Témoignage
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Témoignage d’un laïc

TEMOIGNACE… D’UN LAIC

Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi (Jean 21.3).

      Les disciples viennent de passer trois ans avec le Maître. Le temps d’une école biblique. Et quelle école biblique ils ont pu vivre journellement avec Jésus, ils ont bénéficié de son enseignement, ils l’ont revu après sa résurrection. Et tout cela pour aboutir à quoi? « Retournons à notre ancien métier ! »

      Un certain nombre d’Emmaüssiens font de même après une, deux ou trois années d’école biblique, soit par nécessité, soit par conviction. Souvent ils l’éprouvent comme une infidélité à leur vocation, ou une déchéance par rapport au ministère à plein temps qu’ils souhaitaient exercer; Peut-être aussi sont-ils découragés ou déçus par un ministère si différent de celui qu’ils avaient imaginé.

      Les disciples ont pêché du soir au matin, mais cette nuit-là, ils ne prirent rien. Non seulement ils sont incapables d’être des pêcheurs d’hommes, mais même dans leur ancien métier, ils n’ont pas le succès escompté. Sans doute avaient-ils oublié de se recycler sur les nouvelles techniques (halieutiques !) professionnelles ! Echec, donc déception sur toute la ligne. Certains ont dû se demander: Me suis-je trompé en suivant Jésus durant toutes ces années ? Comme d’aucuns se posent la question « A quoi m’a servi Emmaüs? »

      Pour Pierre et les autres disciples, cette expérience était nécessaire avant le renouvellement de la vocation dont il sera question dans la deuxième partie du chapitre. En effet, peu avant de mourir Jésus leur avait dit: Sans moi, vous ne pouvez rien faire. Rien – même plus votre boulot habituel!

      Ce fut un peu mon expérience après Emmaüs. J’étais venu là par une suite de circonstances de guerre. Comme il était d’usage en ce temps-là de s’engager dans un ministère à plein temps après avoir passé par l’école biblique, je me suis dit: tu as bénéficié de cet enseignement pendant quelque temps, donc le Seigneur te veut dans un ministère à plein temps.

      Mais des circonstances impérieuses m’ont forcé à reprendre mon ancien métier. Je m’y suis donné à fond, au point de me retrouver avec un crac nerveux à la fin de l’année. Pensant avoir été infidèle à ma vocation, j’ai donné mon congé à l’Education nationale pour accepter le ministère à plein temps que l’on me proposait. Par les conseils de plusieurs serviteurs de Dieu et par une série d’indications très précises, le Seigneur m’a montré… que ce ministère n’était pas son chemin pour moi. Alors quoi?

      Le texte continue : Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage (v.4). Il était là, il veillait sur eux et les attendait – comme il veille sur tous ceux qui sont déçus et désemparés (cf. Luc 24.21). Il leur donne un ordre, ils lui obéissent. Et c’est une nouvelle pêche miraculeuse qui leur rappelle celle qui les a convaincus de tout laisser pour le suivre. L’entretien qui suivra va réorienter leur vie dans un sens différent.

      Après mes deux échecs, sur le plan humain et sur le plan chrétien, Jésus s’est aussi approché de moi et, par une seule parole, il a renouvelé ma vie et ma vocation pas pour mon ministère à plein temps (il me faudra attendre 30 ans pour cela) mais pour me permettre de le servir d’une part dans ma profession, en particulier par les contacts avec de nombreux stagiaires, futurs enseignants. D’autre part en dehors de la profession comme ancien d’une église en pleine croissance, dans des camps de jeunes et par la rédaction d’un certain nombre de livres. Puis il m’a accordé la grâce de ces dernières dix années de service « à plein temps » à Emmaüs.

      Si vous vous trouvez actuellement dans le même état d’esprit que les disciples au début de ce chapitre, ne concluez pas trop vite ! Peut-être le Seigneur est-il en train de vous former pour un service où votre expérience actuelle vous sera indispensable. L’essentiel, c’est de reconnaître que le Seigneur est là – comme Jean l’a reconnu (v.7a)-, qu’il veille sur vous et sur vos expériences, puis de suivre ses directives (v. 6,10,12). Alors les activités les plus profanes peuvent devenir des sources de bénédictions pour vous et pour d’autres (v.11). Si Pierre s’était mis à discuter avec l’inconnu qui lui donnait un ordre si bizarre (v.6) : « On connaît notre métier ! Si on ne pèche rien la nuit, ce n’est pas le matin qu’on va attraper le poisson ! On n’a plus envie de se fatiguer pour rien. Et pourquoi juste du côté droit de la barque ? Allez les gars, on rentre! »… Le Seigneur aurait-il pu renouveler sa vocation ? Lui aurait-il dit d’aller faire des disciples dans toutes les nations (Mat 28.19) ? Lui aurait-il confié la prédication de l’Evangile le jour de la Pentecôte ?

      Jeter le filet sur l’ordre de Jésus, c’était là ce que Pierre devait faire à ce moment. Il a obéi. Ce pas d’obéissance a ouvert le chemin au pas suivant (v.10). Ainsi, de pas en pas, Jésus l’a amené à devenir un instrument de bénédiction pour ouvrir la porte du royaume des cieux aux Juifs (Act 2). aux Samaritains (ch.8) et aux païens (ch.10).

      Nous n’avons pas besoin de connaître toute la suite du chemin il nous suffit d’obéir là où nous sommes et de faire le pas suivant que le Seigneur nous commande – sur le plan humain ou sur le plan du ministère chrétien. Il sera là pour nous bénir.

Alfred KUEN
(Méditation donnée sur le passage du jour lors du Jubilé).
Reproduit avec la permission de l’auteur
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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.