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Je suis la maman d’une enfant handicapée (Jacqueline RANC)


Titre: « JE SUIS LA MAMAN D’UN ENFANT HANDICAPE »
Auteur: Jacqueline Ranc, 84 pages
Editeur: Editions Contrastes, C.P. 3709, CH-1002 LAUSANNE

TEMOIGNAGE

Imagine-t-on le choc ressenti par une jeune maman qui, après avoir mis au monde son premier bébé dans des conditions normales, doit l’abandonner aussitôt entre les mains des médecins, parce qu’il fait une méningite?

Le voilà plusieurs jours entre la vie et la mort. Alternatives d’espoir et de désespoir. Puis le bébé se rétablit, gagne le foyer de ses parents, semble ne pas présenter de séquelles de sa maladie. Reconnaissance. Immense joie.

Puis, vers l’âge de six mois, l’enfant donne des signes, imperceptibles d’abord, d’un certain retard dans son développement. On ne s’inquiète pas outre mesure: tout retard peut se rattraper à la longue.

Mais vient le temps où, normalement, l’enfant devrait marcher: il ne tient pas debout sur ses jambes. Le temps aussi où il devrait parler: il ne profère que des sons inarticulés. Parfois même, on se demande s’il voit: son regard est absent, passe à côté des objets.

Commence alors la sarabande des médecins et des cliniques: d’un orthopédiste, pour un pied mal tourné, d’un oculiste, pour cette vue énigmatique, d’un pédiatre, d’un neurologue, d’un psychiatre… Sarabande aussi des éducateurs spécialisés, des écoles particulières, des services sociaux de tout genre. Et, parmi tout ce monde, il y a des âmes compréhensives et secourables, et d’autres aussi qui sont raides et sans humanité, et ne font qu’accroître l’angoisse des parents.

Ajoutez à cela que l’enfant qui grandit exige de la mère une présence et des soins continuels, une patience de tous les instants, une imagination toujours renouvelée pour l’occuper, l’intéresser, et développer ce qui peut l’être. C’est exténuant, et demande de lourds sacrifices.

Et moralement, mesure-t-on le sentiment d’humiliation, de honte, quasi de condamnation que peut éprouver cette maman d’avoir un enfant « pas comme les autres » et qui attire l’attention apitoyée ou gênée des passants?

De tout cela, on aura une idée plus précise, et on sera ému à sympathie, si on lit le petit livre que vient de publier la Lausannoise Jacqueline Ranc: « Je suis la maman d’un enfant handicapé ».

Cet opuscule sans prétention, qui n’est pas calculé pour susciter la pitié, mais qui rend un son de simplicité et de vérités profondes, pourra aider beaucoup à comprendre l’épreuve que vivent les parents d’enfants infirmes moteurs-cérébraux ou atteints de troubles semblables.

Le ton n’en est pas celui de la lamentation. S’il ne cache rien de la dureté du combat à livrer, il contient aussi bien des pages sereines et toniques. Car cet enfant handicapé, comme la plupart de ses pareils, est extrêmement attachant, et possède des dons et une sensibilité que bien des enfants normaux ne possèdent pas.

Au témoignage de sa mère, il porte quand même bien son nom: Emmanuel.

Emmanuel, c’est aussi le nom de l’Enfant par excellence, dont nous nous préparons à fêter la naissance à Noël. Et ce nom veut dire: Dieu avec nous.

Leur épreuve en effet, Jacqueline Ranc et son mari la vivent dans la foi. Une foi qui ne se donne pas pour un remède-miracle, ni pour un « Sésame ouvre-toi ! », mais qui, tout en étant tâtonnement dans la nuit, s’ouvre pourtant sur une trouée de lumière et de joie.

Roger BARILIER, pasteur

tiré de « La Nouvelle Revue de Lausanne »
du 29.11.86 avec autorisation de l’auteur.
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