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Un chrétien peut-il perdre son salut ?

Réflexion annexe:

Si la réponse à cette question est oui, tout ce qui précède est remis en cause puisqu’il n’y aurait alors ni réelle sécurité ni assurance véritable pour le chrétien. Le salut éternel dépendrait du comportement du chrétien et non de la surabondance de la grâce: là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé (Rom 5.20); si cela ne s’applique pas au chrétien, à qui donc?
La Parole apporte trois témoignages irréfutables affirmant que le chrétien ne peut

1. La toute-suffisance du sacrifice de Christ

Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb 10.14). Tous les péchés des croyants ont été effacés par la vertu du sang du Christ mort, ressuscité et monté au ciel, où il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur (Héb 7.25). C’est Christ qui les affermira jusqu’à la fin, irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor 1.8).

Alors que l’ouvre de Christ accomplie dans le passé nous sauve de la condamnation, son ouvre présente nous maintient dans cet état de sauvés. C’est lui qui donne la possibilité de persévérer. Après avoir exhorté les philippiens à mettre leur salut en action, Paul ajoute: C’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire (2.12-13).

2. Le sceau du Saint-Esprit.

Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit,… le gage de notre héritage en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire (Eph 1.13-14). Un gage est un titre de garantie le scellé appartient à celui qui y a imprimé son sceau. Même s’il attriste le Saint-Esprit de Dieu, le croyant reste sa propriété.

3. La puissance et la fidélité de Dieu

Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables (Rom 11.29). Le Seigneur est non seulement l’auteur de la foi, mais il la mène à la perfection (Héb 12.2). Il change notre nature si radicalement que si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature (ou création) (2 Cor 5.17). C’est un acte surnaturel que Dieu seul a la puissance d’accomplir; il faudrait un nouvel acte créateur pour annuler cette création.

Le chrétien qui tombe dans le péché, même s’il meurt dans ce péché, ne perd pas son salut. Qui accusera les élus de Dieu ? demande Paul (Rom 8.33). Jean révèle que Satan les accuse devant notre Dieu jour et nuit, mais que si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père. Jésus-Christ le juste (Apoc 12.10; 1Jean 2.1). La grâce de Dieu s’exprime à la croix et au ciel; elle est l’expression sublime de l’amour totalement immérité de Dieu, amour dont la constance dépasse toute compréhension. Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? demande encore Paul; et la réponse est: RIEN! Aucune pression extérieure, aucune puissance céleste ou terrestre, aucune créature (Satan y compris) – donc pas non plus notre péché – ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur (Rom 8.35-39). Car notre péché et notre manque de foi sont compris dans ni la mort ni la vie puisqu’ils font partie de notre vie, de même qu’ils sont compris dans l’expression ni le présent ni l’avenir. Après tout, il nous a aimés lorsque nous étions encore pécheurs (Rom 5.8) ; maintenant que nous sommes justifiés, devenus ses enfants, cohéritiers avec Christ, nous sommes à toujours en sécurité en Christ: Votre vie est cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.3).

Cet amour inconditionnel de Dieu est déjà exalté dans l’AT. J’en veux pour preuve le seul Ps 37:
l’Eternel n’abandonne pas ses fidèles:
leur héritage dure à toujours;
jamais je n’ai vu le juste (justifié) abandonné;
s’il tombe, il n’est pas terrassé (ou rejeté), car l’Eternel lui soutient la main.

Jésus nous a laissé un texte qui devrait entièrement nous rassurer sur la sécurité éternelle de chaque enfant de Dieu : Mes brebis entendent ma voix. Moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous (Jean 10.27-29). Il est aussi plus grand que nous! Les paroles de Jésus dans Mat 7.21-23 ne peuvent s’appliquer aux brebis, dont le berger dit qu’il les connaît, ce qui exclut qu’il puisse leur dire:
Je ne vous ai jamais connus. Même si une brebis s’éloigne, elle reste une brebis.

Objection

Le croyant qui cesse d’écouter Christ et ne le suit plus (ne lui obéit plus), n’est-il pas en train de se perdre?

Prenons un exemple. Un pécheur devient, par la foi, un enfant de Dieu et suit Christ fidèlement pendant vingt ans. Puis il s’éloigne de Christ et cesse de montrer les caractéristiques d’un vrai croyant (cela arrive malheureu­sement). S’il périssait à cause de cela, la vie qu’il avait eue pendant les vingt ans n’était pas éternelle, et il ne pouvait jamais être sûr d’être sauvé puisqu’il serait perdu à la fin. Où serait alors la valeur réelle des merveilleuses assurances données par Christ ? Ce croyant aurait eu la vie éternelle pendant vingt ans, mais s’il doit périr à la fin, ce n’était pas la vie éternelle… Cela montre l’absurdité d’un tel raisonnement.

Deuxième exemple: le chrétien de l’église de Corinthe qui vivait dans le péché (cas d’inceste) sans que les anciens l’eussent discipliné. Au nom du Seigneur Jésus, Paul décrète: qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus (1Cor 5.5; cas semblable dans 1Tim 1.20). Cet homme s’étant soustrait à la seigneurie de Jésus en persistant dans son péché a été placé, quant à son corps, sous la seigneurie de Satan, le détenant du pouvoir de la mort (Héb 2.14, trad. litt.). Incidemment, si l’homme de 2 Cor 2.6 est le même, il faut croire qu’il est revenu de son péché, vu que Paul demande qu’on lui pardonne et le console, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage. – La déduction à tirer de ce cas est claire : Même si cet homme n’était pas revenu de son péché, il n’était pas perdu.

Textes difficiles

Il n’est pas possible ici de tous les examiner. Je m’en tiendrai à deux textes qui font souvent problème. Bien entendu qu’ils peuvent être compris autrement; à vous d’examiner et de rejeter ce que vous estimeriez bibliquement insoutenable.

1. Héb 10.26-31 (à lire)
Ce texte doit être compris dans le contexte de toute l’épître. Ces chrétiens d’origine juive avaient compris que la croix rend tous les autres sacrifices superflus. Etant confrontés à l’hostilité ulcérée et à la persécution virulente des Juifs orthodoxes, ils étaient en danger de retourner aux sacrifices de l’ancienne alliance s’ils en étaient restés à la seule « connaissance » de la vérité sans prendre de décision définitive, Ils avaient été « sanctifiés » sans être sauvés, tout comme le mari incrédule de l’épouse croyante dans 1Cor 7.14.

Il y en a qui disent qu’un chrétien authentique qui pèche « volontairement » ne saurait être pardonné. Or comme aucun enfant de Dieu ne peut dire qu’il n’a jamais péché volontairement, il n’y aurait pas de sauvés. Notre texte parle de ceux qui abandonnent volontairement la foi en Christ en tant que seul sacrifice qui pardonne les péchés, malgré les connaissances qu’ils en ont eues, qui tiennent donc pour profane le sang de l’alliance (le sang de Jésus). Pour eux, il ne reste que le jugement – d’autant plus terrifiant qu’ils agissent en pleine connaissance de cause. Ils n’ont jamais eu la foi qui sauve: ils n’en ont eu que la connaissance.

2. Héb 6.4-6 (à lire)
Il faut considérer le contexte. Dans ce chapitre, les chrétiens sont exhortés à tendre à la maturité en Christ et à cesser de vouloir toujours poser de nouveau le fondement (v.1). Il s’agit de chrétiens authentiques qui sont « tombés », non pas dans l’apostasie, mais dans le péché, car le verbe grec a le sens de « tomber à côté, faire un faux pas ».

De tels chrétiens n’ont pas à se reconvertir, car le fondement (leur nouvelle naissance, à savoir la réception de la vie éternelle de Christ) ne peut être reposé, pas plus que le fondement d’une maison, qui n’est posé qu’une seule fois. Relisez 1Jean 1.8-10 !: Pour le chrétien qui a péché (et aucun n’en est exempt), il suffit de confesser ses péchés pour être pardonné et purifié entièrement. C’est ce que Jésus symbolisait en lavant les pieds de ses disciples (Jean 13.1-11). Pierre demandait un lavage complet, ce que Jésus refusa: Celui qui s’est baigné n’a pas besoin de se laver, mais il est entièrement pur. Spirituellement parlant, Jésus nous lave continuellement les pieds souillés par la marche dans un monde contaminé. Mais il n’y a plus besoin du lavage initial (repentance et baptême suivi du don du Saint-Esprit selon Act 2.38 – un des fondements qu’il n’y a pas à reposer selon Héb 6.1-2).

Tout cela ne doit aucunement minimiser la gravité du péché commis par le chrétien. Le péché, même pardonné, peut avoir des conséquences néfastes, comme ce fut le cas pour David, à qui Dieu avait pourtant pardonné adultère, meurtre, tromperie… Dieu a toujours été le Dieu qui fait grâce. Ce la n’invalide en rien le principe divin: Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal 6.7).

Distinction

Il y a souvent confusion parce qu’on ne distingue pas entre le salut reçu par la seule grâce de Dieu en Jésus-Christ, salut indépendant de toute ouvre méritoire, et la récompense promise en fonction des ouvres et de la fidélité du chrétien. Le salut en Christ ne peut se perdre la récompense, oui.

Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de votre travail, mais de recevoir une pleine récompense (2 Jean 8). Après avoir rappelé que le seul fondement est Jésus-Christ. Paul ajoute: Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte; pour lui, il sera sauvé, mais comme à travers du feu (1 Cor 3.11-15).

Encouragement

Voici, je viens bientôt (litt. subitement) et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.
Viens, Seigneur Jésus.
(Apoc 22. 12,20)

Jean-Pierre SCHNEIDER
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