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Plaidoyer pour une cure d’âme biblique (5)

Rectification
Je prie ceux qui s’intéressent à cette série de prendre note de la séquence des titres et sous-titres telle quelle aurait dû apparaître dans les numéros 81-83 de PROMESSES. Vous constaterez que, par une inadvertance que je vous prie de pardonner, les deux sous-titres A.2 et B.1., qui auraient dû être publiés dans l’ordre logique, ont été omis. Vous pourrez rectifier la numérotation dans les numéros 81-83 selon le schéma qui suit:

1. AVONS-NOUS BESOIN DE LA PSYCHOTHERAPIE? paru au No 80
2. LE CLIVAGE
A. ANTHROPOLOGIES IRRECONCILIABLES
1. L’anthropologie de la psychothérapie :paru au No 81
2. L’anthropologie de la cure d’âme} 
 B. METHODOLOGIES IRRECONCILIABLESdans ce No 84
  1. La méthodologie de la psychothérapie 
  2. La méthodologie de la cure d’âme : sous 3. au No 82
 C. BUTS IRRECONCILIABLES} 
  1. Buts de la psychothérapiesous 4. au No 83
  2. Buts de la cure d’âme 
A paraître par la suite :
3. PEUT-ON JETER UN PONT?
 1. La psychologie – une appréciation réaliste
 2. Le diagnostic psychologique – un « oui, mais »
 3. La psychothérapie – un « non » catégorique
 4. Compromis exclus
4. LE PARALOGISME DECISIF
 1. Le chemin du légalisme et de l’auto-sanctification
 2. Le chemin de l’exaltation et de l’auto-illusion
 3. Le chemin de la croix

A. ANTHROPOLOGIES IRRECONCILIABLES

2. L’anthropologie de la cure d’âme


Dans la Bible, non seulement Dieu nous révèle l’origine, la signification et le but de la vie humaine, mais il nous fait aussi entrevoir la structuration de la personne humaine. Cette révélation nous donne une image de l’homme qui se distingue fondamentalement de celle que nous donnent les hypothèses de l’anthropologie propre à la psychologie.

La Bible nous montre d’abord que l’homme est un être d’essence immortelle créé à l’image de Dieu. Après avoir créé le corps humain. Dieu lui insuffla l’esprit (le souffle), et il devint une âme vivante (ou un être vivant) (Gen 2.7). L’agglomération corps-esprit donna naissance à la personne humaine. Les manifestations de l’âme portent la marque aussi bien du corps que de l’esprit et peuvent dépasser les possibilités de l’un et de l’autre, car le tout est plus que la somme de ses parties. L’âme peut donc être reconnue et décrite à partir de ses fonctions et manifestations, mais sans que l’on puisse lui attribuer une existence indépendante du corps et de l’esprit.

Selon la Bible, l’homme serait donc, d’une part, une dichotomie substantielle (deux parties) et une trichotomie fonctionnelle (trois parties). La personnalité humaine étant toujours l’expression de l’unité corps-âme-esprit, le corps et l’esprit ne peuvent jamais être étudiés indépendamment, car l’expression passe toujours par l’intermédiaire de l’âme. Ce n’est qu’à la mort que le corps et l’esprit sont séparés. Cependant, la personnalité humaine continue à exister dans le séjour des morts, alors que sur la terre elle ne peut se manifester qu’en relation avec le corps.

Gardons-nous d’imaginer l’esprit comme un fluide impersonnel. Le témoignage biblique nous montre que l’esprit possède des capacités telles que la pensée, l’émotion, la volonté, vu que Dieu est esprit et présente aussi ces caractéristiques. Dans la parabole de l’homme riche et de Lazare dans Luc 16, nous voyons que le riche continue à penser, ressentir et vouloir, comme sur la terre. Sa mémoire était restée intacte. Les termes esprit et âme paraissent pouvoir être utilisés l’un pour l’autre, selon certains textes (comparez Jean 12.27 avec Jean 13.21).

La partie invisible de l’homme, l’homme intérieur donc, est nommée coeur dans l’Ecriture. Ce concept a une portée fonctionnelle: le coeur est pour ainsi dire la centrale de commande. C’est là que la cure d’âme peut crocher.

Mais la Bible révèle aussi le but de l’existence de l’homme, qui devait vivre en communion avec Dieu dans l’amour réciproque. L’homme devait vivre dans la confiance en Dieu et vouloir dépendre de lui. Par sa désobéissance, l’homme a voulu se rendre autonome, ce qui provoqua sa mort spirituelle, sans qu’il perde pour autant son mandat de domination sur la terre. Le péché a totalement perverti la pensée et le comportement. Même que l’homme naisse pécheur, il est responsable devant Dieu (Rom 5.12).

Or, Jésus-Christ a pris la place d’Adam et de tous les pêcheurs. En lui, l’amour de Dieu est entré dans l’Histoire, et tout homme qui s’identifie avec le Christ crucifié bénéficie de la valeur propitiatoire du sacrifice de l’Homme-Dieu et participe dès lors à sa vie éternelle an renaissant, en devenant une nouvelle créature ré instaurée dans la communion avec Dieu, de sorte que la puissance du péché est vaincue et tout son comportement est transformé.

Il ressort de tout cela que l’image biblique de l’homme est diamétralement opposée à celui que propose la psychologie. Le clivage est total et ne peut être surmonté.

B. METHODOLOGIES IRRECONCILIABLES

1. La méthodologie de la psychothérapie

(a) Psychanalyse

Sa thérapie consiste à rappeler dans la conscience tous les refoulements enfouis dans le subconscient. Soit le patient, couché et détendu, parle de tout ce qui lui passe par la tête tout an éliminant son sens critique, soit il raconte ses rêves où se seraient sublimés ses refoulements, particulièrement les émotions traumatisantes de son enfance.

Quel est l’effet thérapeutique? On s’imagine que si les souvenirs du passé qui ont provoqué la maladie psychique sont revécus, le malade n’en souffrira plus. Mais l’évidence empirique que cela marche est fort maigre. Avant tout, une étude prolongée a démontré que le modèle de Freud concernant les phases du développement psycho-sexuel de l’enfant s’avère inapplicable. Les déductions qu’on a tirées du modèle de Freud ont donné lieu à des diagnostics erronés. Le psychologue britannique H.J. Eysenck prétendait en 1952 déjà que la psychanalyse pouvait être nocive. L’amélioration des patients traités avec cette méthode est comparable à celle des patients non traités ainsi.

(b) Béhaviorisme

Les thérapies se réclamant du béhaviorisme sont nombreuses. Mais toutes partent de l’idée que les symptômes seraient le résultat de l’inadaptabi­lité du patient et non de causes résidant dans le subconscient. Il s’agit donc d’éliminer les habitudes qui résultent de l’inadaptation. Eliminez le symptôme et la névrose disparaît

Le béhaviorisme se veut éthiquement neutre. Culpabilité et responsabilité sont ignorées. Le patient doit être délivré de certaines craintes en étant souvent confronté, dans son imagination, avec des situations angoissantes que le thérapeute lui dépeint avec tous les détails les plus épouvantables. Les résultats ont été soumis à des examens empiriques rigoureux qui ont montré quelques effets bénéfiques, bien que très modestes.

(c) Psychologie humaniste

Il est impossible ici de vous en présenter les très nombreuses thérapies. Nous nous bornerons à la thérapie du psychologue américain C.R. Rogers. Le patient est au centre de la thérapie. Le thérapeute parle avec lui tout en gardant la distance (il ne répondra à aucune question) et le pousse à examiner ses émotions, que le thérapeute verbalise ensuite pour que le patient y voie clair et puisse lui-même résoudre ses problèmes. L’art consiste à ne donner aucune directive au patient. Cette thérapie est basée sur le postulat que l’homme est bon de nature, contrairement aux affirmations catégoriques de la Bible.

A l’encontre de Freud, Rogers est très optimiste. Pour lui, l’homme n’est pas motivé par l’égoïsme, mais par un besoin de se réaliser, d’actualiser son potentiel inhérent. La névrose serait due à un manque d’appréciation de soi-même et au milieu ambiant qui empêche la réalisation de soi-même.

Ce qui devrait gêner tout chrétien averti, c’est l’effet de la manipulation (car manipulation il y a, quoi qu’on prétende) qui dirige le patient à ne parler que de ses émotions. Il en vient à croire que si ses sentiments sont authentiques. il saura aussi se comporter comme il faut. Toute l’importance étant donnée aux émotions, la raison n’a plus voix au chapitre et le patient n’est appréhendé que partiellement. Comme il doit s’accepter entièrement, aucune correction n’est apportée à sa manière de vivre. Ce qui est négatif restera en lui.

(à suivre)

Roland ANTHOLZER:
« Plädoyer für eine biblische Seelsorge »
(traduction partielle adaptée par J.P. Schneider
avec la permission de l’auteur et des éditeurs)
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