Edito
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Ecriture et vérité, amour et expérience

Les diverses visions du monde nées de concepts philosophiques ont profondément modifié notre société, et je crains que même l’Eglise en soit grandement influencée. Cette société permissive basée sur l’humanisme moule toutes les classes dans des idéologies popularisées par les mass médias et les situe à l’antipode de la vérité révélée dans la Bible, parole de Dieu. Pour la majorité des existentialistes, la vérité n est vraie que dans la mesure où elle peut être identifiée à une culture définie. Le passé importe peu, mais ce que je suis de par mes décisions, mon choix, mon amour, etc…, est vrai pour moi. En fait, on se forge une vérité subjective. Tout est centré sur le moi, afin que « je sois bien dans ma peau », peu importe le prix.

En revanche, la foi chrétienne, elle, commence par la certitude sur Dieu lui-même, Souverain, Créateur et Rédempteur. Toute vérité n’est finale et absolue qu’en lui. C’est lui qui a créé l’univers, le monde autour de nous, l’homme avec sa raison, son intelligence, son coeur. Contrairement à l’existentialisme, la foi chrétienne se base sur une vérité objective et absolue révélée par Dieu dans la Bible et prouvée par des événements surnaturels dans l’histoire, telle l’incarnation du Fils de Dieu, sa mort et sa résurrection. Ce sont des faits historiques vérifiables objectivement. La foi chrétienne est, elle aussi, objective; car je crois à ce que Dieu a dit dans sa parole et attesté par des événements historiques.

Pour l’existentialiste, par exemple, la résurrection de Christ n ‘était vraie que pour les disciples qui faisaient l’expérience d’une rencontre avec Jésus. Mais pour le chrétien, la résurrection de Christ est un fait historique, objectif et inébranlable sur lequel la foi se fonde. Ainsi, la spiritualité du chrétien n’est pas fragmentée mais englobe son être et sa vie tout entiers. L’expérience spirituelle reste soumise à la vérité objective révélée dans la parole de Dieu. Et cette vérité n’est pas un système, mais une Personne, Jésus-Christ, !a Parole éternelle. La recherche d’expériences qui se répand de plus en plus dans les milieux chrétiens est un phénomène que l’on rencontre dans beaucoup de cercles non chrétiens. N’est-ce pas une prolongation du gnosticisme, qui veut atteindre sa propre perfection par l’initiation à une spiritualité supérieure?

La Bible nous parle des derniers temps où l’apostasie se manifestera, où des puissances séductrices maléfiques opéreront avec grande envergure (2 Thes 2.1-10). Ne sommes-nous pas en train d’entrer dans « la douce séduction » du « Nouvel Age », mouvement insaisissable et combien dangereux? Il touche à tous les domaines et séduit par sa tendance syncrétiste (qui mélange les doctrines et les systèmes), qui aboutit à effacer les frontières séparant le bien et le mal, Dieu et l’homme, l’homme et la femme, la vie et la mort, voire le ciel et l’enfer. Déjà on peut discerner la mise en place d’un syncrétisme religieux caractérisé par un pluralisme doctrinal où toutes les croyances s’amalgament. Je me demande si certains courants basés sur des expériences subjectives ne favorisent pas ce mouvement à leur insu, p. ex. en considérant le « parler en langues » comme un dénominateur religieux commun.

D’autre part, on entend beaucoup dire que « l’amour unit tandis que la doctrine divise ». On se sert de cette idée passe-partout avec prédilection lorsqu’on veut imposer « une mode » prédominante à caractère « évangélique ». D’une part, l’écriture dit: « Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour » (1 Cor 13.13). D’autre part, Paul dit aussi, au verset 6 du même chapitre, que « l’amour se réjouit de la vérité ». L’amour séparé de la vérité est comme l’eau non canalisée qui peut faire des dégâts. L’amour divin défini par Dieu accomplit toujours pour l’homme ce qu’il y a de meilleur dans l’optique de l’éternité, peu importe son coût. C’est ce que Jésus a enseigné aux disciples: « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14.15,21,23-24). A l’instar de parents qui éduquent leurs enfants dans la vérité, l’obéissance et la discipline, parce qu ‘ils les aiment, Dieu nous a donné la vérité – sa parole – parce qu’il nous aime. L’amour est le serviteur de la vérité. Il est la façon et la méthode pour dire la vérité (Eph 4.15). Jésus est « le chemin, la vie et la vérité, nul ne vient au Père que par moi », disait Jésus (Jean 14.6). Sa parole nous a été donnée pour nous aider à marcher dans l’obéissance à la vérité. Elle est normative. Dans son amour, Dieu nous fait passer par toutes sortes d’expériences. Elles ont le sens d’épreuves pour nous rendre fermes, constants et inébranlables dans la foi.

C’est un processus de maturation pour arriver à « l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (Eph 4.13). C’est un programme glorieux à portée de chaque chrétien: Que Dieu le Père « nous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur; que le Christ habite dans nos coeurs par la foi et que nous soyons enracinés et fondés dans l’amour, pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que nous soyons remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Eph 3.16-19, transposé à la première personne du pluriel).

H. Lüscher
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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.