Série: Première épître de Jean
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Première épître de Jean 6e étude

3.9-10: Qui est né de Dieu ne peut pécher

Cela choque parce que nous savons que nous pouvons pécher d’une part, et que nous sommes nés de Dieu d’autre part. Mais si l’on en déduisait: Puisque je peux pécher, je ne suis pas né de Dieu – personne ne serait né de Dieu!

Q1. Pour quelle raison le né de Dieu ne peut-il pas pécher?

Au v. 6, Jean dit que quiconque demeure en lui ne pèche pas, et il dit aussi que quiconque est né de Dieu ne pèche pas (5.18). Si seulement il ne disait pas encore il ne peut pécher (3.9)! Le sens est clair: «Il n’est pas capable de pécher.» C’est déroutant, pour dire le moins, vu qu’il dit aussi: Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1.8); Jacques s’exprime ainsi: Nous bronchons tous de plusieurs manières (3.2).

En examinant la raison que Jean donne (la semence), il faut tenir compte de l’enseignement des hérétiques. Selon eux, il y aurait «un élément divin immanent» en tout homme; ils l’appelaient «sperma théou» (semence de Dieu). Jean veut contrer cette idée qui est contraire aux faits révélés par Dieu.

Relevons trois points sous forme de questions:
1. Q2. Qui est celui en qui demeure la semence?
2. Q3. Quelle est la conséquence de l’implantation de cette semence?
3. Q4. Quel est le caractère de cette nouvelle semence?

Il s’en dégage que la semence vise l’Evangile, le Saint-Esprit et la nature divine communiquée par ce dernier: La naissance surnaturelle donnée par Dieu empêche l’homme de pécher.

7 interprétations de i Jean 3.4-9 (selon John R.W. Stott)
Chacune essaie de montrer ce que Jean voulait dire par il ne peut pécher

1. Agustin, Luther et d’autres limitent les péchés aux crimes reconnus ou aux péchés contre l’amour (ne pratiquent pas la justice, v. 10).

CritiqueJean ne fait pas cette différence. Le v. 4 parle de violation contre la loi (sans distinction).

2. Ce qui est péché dans la vie d’un incroyant ne serait pas considéré par Dieu comme péché dans la vie d’un croyant.

CritiqueCela implique un double standard de moralité, que les hérétiques soutenaient pour justifier leur immoralité. Le v. 4 dit: quiconque pèche transgresse la loi, chrétien ou non.

3. On distingue entre l’ancienne et la nouvelle nature du chrétien; l’ancienne continuerait à pécher, alors que la nouvelle ne peut pas pécher.

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CritiqueOn ne peut distinguer les natures de l’homme de sa personne. Paul envisage la personne entière quand il dit qu’elle est dominée tantôt par la chair, tantôt par l’Esprit (Gal 5.17). Dans Rom 7.17. Paul dit que son comportement est en désaccord avec sa volonté, mais c’est sa personne qui pèche, non pas l’une de ses natures. De même, le «il» dans 1 Jean 3.9 vise la personne en qui demeure la semence.

4. Jean décrit un idéal et non une réalité. (Alford et d’autres parlent de «la réalité idéale de la vie de Dieu».)

CritiqueJean n’écrit pas en tant qu’idéaliste. 1.8-9 semble contredire le texte que nous examinons.

5. Jean ne viserait que certains chrétiens qui «demeurent» continuellement en Christ. On explique ne pèche pas du v. 6 comme signifiant la victoire attribuée à la permanence actuelle en Christ, alors que ne peut pas pécher du v. 9 viserait la victoire attribuée à la nouvelle naissance passée. Et on stipule: La nouvelle naissance est un fait (une constante), alors que demeurer en Christ est variable (inconstant).

CritiqueCela n’explique pas non plus l’affirmation si absolue du v. 9.

6. Le chrétien ne saurait commettre un péché délibérément. (Alors qu’il peut être pris au piège [Calvin].)

CritiqueQui ose affirmer qu’il ne pèche jamais volontairement? Jean ne fait pas la différence entre volontaire et involontaire, conscient et inconscient.

7. Le chrétien ne peut pas pécher habituellement et avec persistance. Il est en antagonisme continuel avec le péché. L’Esprit ne laisse «pas fleurir» le péché (Calvin). Si le croyant peut tomber dans le péché, il n’y marchera pas, ne le pratiquera pas.

Précision:L’infinitif grec est un présent dont le sens est: «il ne peut pas continuer à pécher» (habituellement), ne peut pas y persister. L’habitude de pécher ne peut pas l’emporter. (NB: Si l’infinitif grec était un aoriste, le sens serait: «il est incapable de commettre un péché».)
Conclusion:A la lumière de cette précision grammaticale, la 7e interprétation doit être retenue comme la bonne. Un chrétien né de Dieu peut pécher même consciemment, mais non y persister, ce qui permettrait des doutes sur son authenticité en tant qu’enfant de Dieu.

D’où la conclusion du v. 10 pour ce passage de 1 Jean 3.4-10: Par ce que nous faisons, nous manifestons qui nous sommes, enfants de Dieu ou enfants du diable.

Il n’y a que deux sortes d’hommes; le «noir et blanc» est biblique! Et il est nécessaire à cause des sophismes du genre de:
«L’erreur est un aspect de la vérité.» Non!
«Le diable est un aspect du bien.» Non!

Vérité et fausseté (erreur)}sont des opposés irréconciliables
Bien et mal
Juste (bon) et mauvais

La paternité universelle de Dieu n’est pas enseignée dans la Bible, sinon dans le sens que Dieu est le Créateur de tous (Job 12.10; Jér 32.27).

Q5. A quoi l’enfant de Dieu se reconnaît-il?
Définition de l’amour selon Plummer:
«L’amour est la justice
dans la relation avec les autres.»

Jean-Pierre Schneider

Réponses aux questions

R1.Jean répond: parce que la semence de Dieu demeure en lui.
R2.C’est celui qui est né de Dieu, non pas de naissance, mais par grâce.
R3.Elle provoque la nouvelle naissance qui se manifeste par une conduite juste.
R4.
  1. Luc 8.11: elle est la Parole de Dieu.
    1Pi 1.23: elle est incorruptible, vivante (elle régénère).
    Jac 1.18: elle engendre des enfants de Dieu.
    Donc, selon Augustin et Luther, la semence est l’Evangile. Cf. 2.24!
  2. La semence peut aussi se référer au Saint-Esprit, vu que la nouvelle naissance est une naissance de l’Esprit (Jean 3.5-8).
  3. La semence peut aussi être considérée comme la nature divine communiquée.
R5.Il pratique la justice; il aime ses frères

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