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Les droits de l’homme et la justice

Ce n’est pas la proclamation solennelle et l’inscription dans la Constitution d’un pays quelconque d’une «Déclaration des droits de l’homme», aussi élaborée soit-elle, qui protégera effectivement les citoyens contre les abus, les injustices et les crimes dont ils pourraient être l’objet de la part de l’Etat ou de leur concitoyens.

Sur ce point, l’exemple de l’Union Soviétique est probant, car la Constitution de ce pays contient une «Déclaration des droits de l’homme» parmi les plus élaborées du monde, sans que les Soviétiques eux-mêmes en éprouvent la moindre protection de la part de l’Etat s’ils se trouvent en contradiction avec les exigences du régime.

II

Ce ne sont pas non plus les revendications faites au nom des opprimés pour réclamer leurs droits qui amélioreront effectivement leur sort, que ces revendications soient faites par le Conseil oecuménique des Eglises ou le Pape, par les Nations Unies ou Amnesty International, par les mass médias ou l’Internationale socialiste. Certes, dans un monde où chacun défend âprement ses propres intérêts, l’exercice d’une force politique est indispensable à tout changement, pour le bien ou pour le mal d’ailleurs. Mais, dans les circonstances que nous connaissons depuis la Révolution française, la revendication de ses «droits», plutôt que l’exigence de redresser des injustices précises, conduit immanquablement à contester la légitimité de l’autorité en place, que ce soit dans la famille, à l’école, dans l’entreprise, à l’armée ou, finalement, dans l’Etat lui-même. Cette contestation des autorités conduit à la révolte et cette révolte à la révolution qui est presque toujours fort adroitement récupérée, si ce n’est pas provoquée, par le socialisme international au profit du communisme soviétique. Ainsi des injustices de type personnel et pragmatique sont systématisées dans des structures totalitaires qui institutionnalisent l’injustice de façon quasiment inamovible.

Il est évident que ce n’est pas par l’incitation universelle à l’envie et à la convoitise, d’ailleurs interdite par le 10e commandement, que l’on pourra parvenir à plus de justice.

III

Le genre de mesures qui peuvent effectivement protéger tous les citoyens d’injus­tices de tous genres sont, entre autres, les suivantes:

a) Le respect par tous de la loi, du droit existant.

b) La fondation du droit sur la justice, non pas sur des vagues droits humanitaires qui peuvent être tordus dans tous les sens, mais sur les règles immuables d’une justice transcendante. La loi de Dieu telle que nous la révèle la Bible définit avec une précision toute juridique les normes de cette justice.

c) Le respect de la séparation du pouvoir spirituel (dont la tâche est de rappeler à l’Etat et aux citoyens ces normes transcendantes) du pouvoir temporel (qui les met en application selon les circonstances de lieu et d’époque). Les «droits de l’homme» sont à la fois source du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. C’est pour cette raison que dès sa première apparition effective lors de la Révolution française, et immanquablement depuis, l’adhésion aux droits de l’homme a abouti au totalita­risme, dictatorial ou démocratique, peu importe.

d) La séparation du pouvoir politique, exécutif et législatif, du pouvoir judiciaire. La dispersion fédéraliste et communale du pouvoir.

e) Le respect de l’autonomie relative des organismes dont la société est composée par rapport à l’Etat. Un des fondements les plus importants de cette autonomie indispensable est le respect stricte de la propriété privée. Ainsi les organismes tels que la famille, l’entreprise, les églises, les universités, les syndicats ouvriers et patro­naux, ont droit à leur propre gouvernement interne. Ceci assurera une possibilité de contrôle directe des actions des responsables de ces organismes et une prise de conscience plus aiguë des responsabilités de chacun.

f) Le fondement de toutes ces libertés dans un pays quelconque se trouve dans la forte présence de citoyens libres, c’est-à-dire responsables devant Dieu et sa loi.

Jean-Marc Berthoud
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Berthoud Jean-Marc
Jean-Marc Berthoud est le président de l’Association Vaudoise de parents chrétiens. Il est l’auteur de nombreux livres sur la défense de la foi chrétienne face à la montée de la sécularisation et du modernisme.