Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Un prophète pour secouter les gens pieux

Un prophète, c’est connu, n’est pas populaire, surtout dans son pays. Les pro­phètes de l’AT, toujours à l’affût d’une infidélité, avaient fort à faire avec le peuple d’Israël. Sans cesse, et à tous les niveaux, ces serviteurs de Dieu hors du commun ont rappelé les exigences de Dieu et de sa loi, dénoncé avec vivacité le péché et procla­mé avec ardeur le pardon de Dieu pour quiconque s’humilie et croit. Mais le peuple a préféré suivre les faux prophètes.

De nos jours, les prophètes sont rares. Le ministère de prophète tel que l’AT l’enseigne n’existe plus, car la révélation est complète. Nous entendons par «pro­phète» un homme choisi par Dieu et qui est porteur d’un message particulier (repen­tance de l’Eglise, réveil). Ainsi William Booth, le fondateur de l’Armée du Salut, est considéré comme un prophète des temps modernes (G. Brabant, «William Booth», éditions «Je Sers», Paris, 1929). Le prophète ne peut, en aucun cas, prédire l’avenir ou compléter la révélation. Son message s’adresse uniquement à l’Eglise, c’est-à-dire aux croyants, et son contenu est le rappel de la loi de Dieu, autrement dit, de la volonté pour son peuple.

Les responsables du peuple d’Israël ne brillaient pas pour leur fidélité. Esaïe les compare à des chiens muets! Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence; ils sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer; ils ont des rêveries, se tiennent couchés, aiment à sommeiller (Es 56.10). Un chien qui n’aboie pas quand le danger est là n’est plus un chien! Le parallélisme avec nous est saisissant. Nous laissons au lecteur le soin d’aller plus loin dans ses réflexions… et, peut-être, d’aboyer!

Une chose est évidente: L’Eglise a besoin de prophètes pour secouer les «gens pieux», pour leur rappeler que Dieu est un Dieu trois fois saint et que sa volonté est immuable et éternelle. Dieu ne veut pas que son peuple soit dans l’ignorance, mais soit au contraire rendu intelligent. L’apôtre Paul le dit clairement: Ne vous confor­mez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intel­ligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait (Rom 12.2).

Si Dieu nous donne une intelligence renouvelée, c’est pour s’en servir! Et réflé­chir. Les apôtres étaient des hommes de réflexion. Ils savaient tenir un discours, réfuter les erreurs de leur temps et exposer les vérités chrétiennes.

L’Eglise a tenu des siècles durant à tous les assauts de l’Ennemi parce qu’elle comptait en ses rangs des docteurs (connaisseurs et enseignants de la Parole) et des apologètes qui savaient prendre les armes de la Parole et de l’Esprit pour réfuter les fausses doctrines. Tout combat chrétien exige, qu’on le veuille ou non, un sérieux effort de réflexion. De là débouchent nécessairement l’action et l’engagement. Ré­fléchir avant, agir ensuite, et non l’inverse!

Si les chrétiens se mettent à réfléchir, à «réflexionner» bibliquement, alors l’Eglise connaîtra véritablement un renouveau spirituel.

«Actualités évangéliques»,
décembre 1989 avec la permission de Paul Ranc, éditeur

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page