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«La vision chrétienne du Monde» de Walsh & Middleton

Chronique de livres

Titre:«La vision chrétienne du Monde» (256 pages) (Transforming Vision)
Auteur:    B. Walsh, R. Middleton
Editeur:Sator, Coll. Alliance, 11 Rte Pontoise, F-95540 Méry-sur-Oise

Ce livre contient quatre parties:

1. Les différentes cultures ont une influence sur la vision du monde. Ces diverses visions sont «des cadres de perception des choses, des façons de voir la réalité». Le fondement de toute vision du monde correspond à la manière dont chaque individu répond à 4 questions auxquelles les hommes doivent faire face: Qui suis-je? Où suis-je? Où est le problème? Quel est le remède?

2. La vision du monde selon l’Ecriture. Le fondement est la création, car c’est la création qui a été atteinte par le péché et que le salut concerne. Dieu crée, soutient, maintient et intervient en faveur de ce qu’il a appelé à l’existence. Pour l’homme créé à l’image de Dieu, le problème surgit lorsqu’il se laissa détourner du but pour lequel il avait été créé. Adam a choisi entre deux allégeances. Dès lors, au lieu d’adorer et de servir le Créateur, l’homme a transformé en idoles ce que Dieu avait créé! La voie était ouverte à la malédiction. Ainsi, la création, bonne à l’origine, fut asservie à la corruption.

S’il y a problème, le remède est heureusement offert dans l’oeuvre de rédemption en Jésus-Christ. A l’histoire de la chute répond celle de la rédemption dont Jésus est le centre: «Dieu vaincra Satan par la descendance de la femme.» Toute cette histoire merveilleuse s’est inscrite dans une série d’alliances: avec Noé, avec Abraham, etc., jusqu’à la manifestation en chair du Messie et l’instauration de la Nouvelle alliance. Si le pardon des péchés en est la première conséquence, il ne faut pas oublier que le but ultime est «la restauration totale de la vie des hommes…».

3. La vision du monde moderne. Alors que la vision biblique de la création, de la chute et de la rédemption «est globale et unifiée», pourquoi les chrétiens, par leur façon de vivre, créent-ils un véritable fossé entre eux et la Bible? Reflètent-ils leur culture nationale ou le Seigneur Jésus? «Leur vision du monde s’accorde-t-elle avec la foi qu’ils confessent?» Hélas, non! A quoi cela tient-il? Les auteurs répondent: «au dualisme». «Le dualisme est une vision du monde qui sépare la réalité en deux catégories fondamentalement distinctes: le sacré et le profane, le religieux et le séculier.» Cette vision rend l’homme autonome, il ne dépend plus de Dieu mais il «devient une loi pour lui-même». De gérant de la création il est devenu un dieu convaincu que rien n’arrêtera le «progrès». Dès lors trois idoles se sont imposées: le scientisme, le technicisme, l’économisme. C’est «une trinité impie», qui marque la fin d’une époque et engendre les catastrophes que l’homme orgueilleux ne peut conjurer.

4. La responsabilité des chrétiens. Ils doivent mettre en oeuvre la vision du monde biblique, faute de quoi ils deviendront du sel qui a perdu sa saveur. Si le chrétien n’a pas la vision culturelle globale, il manquera de cohérence dans son attitude à l’égard des faits de société, car «tous les problèmes sont interdépendants». Il faut chercher à reconstruire notre culture à partir des principes bibliques. Une telle démarche im­plique que nous renoncions à nos idoles. Toutes les dimensions de la vie doivent trouver leur vraie place et non une au détriment des autres. Sans le respect des normes bibliques, l’on aboutit forcément à des concepts qui font du tort à l’homme. L’Eglise chrétienne devrait infléchir les principes et les comportements, sans user de contrainte, mais par la mise en oeuvre de la solidarité à l’égard de ses membres confrontés aux exigences souvent arbitraires de la culture environnante.

Puisque l’université se trouve au coeur même de notre système culturel, les auteurs plaident pour que le message rénovateur du christianisme se fasse entendre dans cet endroit stratégique.

Ce livre est d’une grande valeur intellectuelle, d’une conception biblique équili­brée (proche des thèses de Schaeffer). Il pose bien le problème de la vision chré­tienne du monde en dénonçant les thèses philosophiques qui ont privilégié le concept dualiste: «esprit – corps, éternel – temporel, nature – grâce».
 Nos réserves portent sur le fait que «le monde nouveau» est davantage présenté comme «les cieux venant à nous» que comme les chrétiens allant au ciel (p. 136, note 23).

Jean-Jacques Dubois

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