Série: Les enseignements de l'Ancien Testament
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Un Dieu qui confond et qui disperse

Les enseignements de l’Ancien Testament (29)

Dieu sème la confusion? Dieu provoque la dispersion? Quel affront à la pensée moderne! Sûrement que Dieu désire avant tout la clarification et l’unification: que tous parlent le même langage et soient unis…

Le texte que je vous propose parle un autre langage: Or toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar (Babylone), et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre: Allons! faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent: Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L ‘Eternel dit: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu’ils ont entrepris de faire! Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. Allons, descendons: et là confondons leur langage, afin qu ‘ils n’entendent plus le langage les uns des autres. L’Eternel les dissémina loin de là sur toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est là que 1’Eternel les dissémina sur toute la surface de la terre.

NB: Ce texte se place chronologiquement avant Gen 10, qui présente une énumération des nations à la suite de la dispersion décrite au chapitre suivant.

L’apôtre Paul nous donne deux raisons qui nous sollicitent à nous pencher sur les textes de l’Ancien Testament. Aux Romains, il écrit: Tout ce qui a été écrit dans le passé (donc l’AT) l’a été pour notre instruction (15.4). Et ailleurs: Cela est écrit pour nous avertir (1 Cor 10.11).

Aussi le texte cité de la Genèse doit-il nous instruire et nous avertir en même temps.

Babel

Babel n’était pas la première ville bâtie par les hommes. Déjà Caïn bâtit une ville. Dieu lui avait dit: Tu auras une vie nomade, sur quoi Caïn s’exclama: Jamais je ne pourrai supporter cela! Après avoir reçu l’assurance de Dieu qu’on ne le tuerait pas, il sortit de la présence de l’Eternel et partit dans la terre de Nod. Là, il bâtit la ville portant le nom de son fils aîné, Hénoc. Voulait-il ainsi échapper à la sentence de Dieu, qui le vouait à errer sur la terre?

On nous a habitués à imaginer une lente évolution de l’homme des cavernes, alors que selon Genèse 4, une ville est bâtie dans la toute première génération après Adam!

L’autel

Noé, lui, bâtit un autel, le premier mentionné dans la Bible après le déluge, pour offrir des sacrifices de louange et d’expiation. Ce fut juste après que Dieu établit une alliance avec toute la terre, avec pour signe l’arc-en-ciel. Ce fut à cette occasion que Dieu dit en son coeur: Je ne maudirai plus le sol, à cause de l’homme, parce que le coeur de l’homme est disposé au mal dès sa jeunesse (Gen 8.21). Il n’a donc pas d’enfants «innocents»: tous, ils naissent dans le péché. Si Adam fut créé à la ressemblance de Dieu, par contre les enfants d’Adam naquirent à sa ressemblance, celle d’Adam devenu pécheur (Gen 5.3).

Cela explique pourquoi aucune réforme sociale ou politique ne changera jamais rien à rien: il faut que l’homme lui-même soit réformé. Cela nécessite une intervention de Dieu par l’Esprit Saint. Le péché inné à l’homme explique la révolte de l’humanité même après le jugement du déluge.

Pas d’obstacle à l’unité

Il est dit que tout le monde parlait la même langue, probablement l’hébreu, car les noms propres des endroits mentionnés n’ont de sens qu’en hébreu. Il n’y avait donc pas de barrières linguistiques! En soi, c’eût été un énorme avantage – si le coeur de l’homme n’avait pas été enclin au mal.

Or il semble que tout le monde, c’est-à-dire les survivants du déluge et leurs descendants, se déplaça vers l’est pour s’arrêter à Chinéar, autre nom pour Babylone, dans la plaine entre l’Euphrate et le Tigre. La population grandit, et l’on ressentit le besoin de s’urbaniser. Rien de mal à cela. Mais le mobile révèle l’orgueil du plan.

L’ordre de Dieu avait été de multiplier et de remplir la terre, et non de se centraliser en une société qui se suffirait à elle-même et pourrait subjuguer le monde entier. Pas besoin de se référer à Dieu, qu’on ne consulta d’ailleurs pas. Pourtant, déjà avant le déluge, l’on commença à invoquer (ou: proclamer) le nom de l’Eternel (Gen 4.26). Il était donc connu, et ce fut sciemment que les gens à Babel ignorèrent Dieu.

Les intentions des hommes n’ont pas changé. Toujours à nouveau, on s’est efforcé de créer un gouvernement supranational. Notre siècle, après des guerres d’envergures jamais atteintes auparavant, veut tout mettre en oeuvre pour créer un gouvernement mondial. La technique développée en ce 20e siècle en fait entrevoir la possibilité.

La tour

On veut bâtir une tour à Babel; elle doit atteindre jusqu’aux cieux!

La raison: la glorification de l’homme. Faisons-nous un nom. C’est déjà l’humanisme moderne, où l’homme est la mesure de toutes choses, et non Dieu.

Le but: que nous ne soyons pas disséminés sur toute la terre. Ce but va exactement à l’encontre de la volonté de Dieu, à savoir: remplir toute la terre! Mais il faut donner à ce but un coloris religieux. Le texte hébreu dit: une tour au-dessus dans le ciel. Ils n’étaient pas aussi naïfs que de croire que leur tour toucherait au ciel. On a d’ailleurs trouvé d’autres tours bâties en escaliers, sortes de pyramides nommées ziggourats, avec des noms tels que:

– la Maison-lien entre ciel et terre (à Larsa);
– la Maison-plateforme-de-fondement entre terre et ciel (à Babylone même).

Babel et Noël

La tour de Babel devait être un énorme temple qui symboliserait à la fois la grandeur de l’homme et son accès à Dieu. C’est la différence fondamentale entre Babel et Noël:

Babel: l’homme veut aller à Dieu.
Noël: Dieu vient à l’homme.

On constate que l’homme, dès les premiers temps, a cherché à faire son propre salut. Chaque fois que quelqu’un pense que, par une certaine manière d’agir, il méritera un peu du ciel, il tombe dans ce travers. Il y a aujourd’hui quantité de méthodes, venant surtout de l’orient, par lesquelles on cherche vainement à mériter ce que Jésus-Christ offre comme pure grâce, et ceci jusque dans l’Eglise. Que ne fait-on pas, par exemple, pour obtenir coûte que coûte certains dons, alors que le Saint-Esprit distribue à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11). Seulement, en voulant forcer la main de Dieu, on obtient des faux dons ne provenant pas du Saint-Esprit.

Dieu intervient

Il est instructif de noter ce que Dieu dit devant ces efforts des hommes à Babylone: Voilà un seul peuple! Ils parlent tous un même langage… Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. J’avoue que cela m’étonne. En d’autres termes: l’humanité unie en un seul peuple, parlant la même langue, organisée sous un seul chef, réussirait à imposer sa volonté anti-divine à toute la terre! Et c’est bien ce que l’Antichrist fera, selon les prophéties. Car Dieu le permettra une fois que l’iniquité sera à son comble; seul le retour de Christ y mettra fin.

Alors Dieu prend une mesure radicale. Car à ce moment le temps de l’Antichrist est encore éloigné de plusieurs millénaires, bien que son esprit soit à l’oeuvre dès le début de l’Histoire.

Dieu fait exactement le contraire de ce que les hommes cherchent à faire aujourd’hui. Ils veulent s’unir dans un orgueilleux effort pour saisir les rênes de l’Histoire dans une révolte folle contre Dieu et son Christ. Le royaume de l’homme veut évincer et exclure le royaume de Dieu, et cela sur une échelle mondiale. L’idéologie dite du «Nouvel âge» poursuit ce but-là.

S’il est important de ne pas séparer ce que Dieu a uni (p. ex. les liens du mariage), il est tout aussi important de ne pas unir ce que Dieu a séparé. La diversité des nationalités, des gouvernements et des langues est voulue par Dieu, car aussitôt que les hommes se sont unis dans une même organisation, fût-elle chrétienne, ils se sentent forts et ne se soumettent plus à l’autorité de Dieu telle qu’elle est définie dans la Bible.

Le piège

Méfions-nous des grands ralliements qui cherchent à unir ce qui ne doit pas être uni. Satan sait que l’unification sur le plan religieux est la plus néfaste. C’est pourquoi il séduit l’homme par le syncrétisme religieux. N’avons-nous pas vu à Assise chrétiens et musulmans, hindous et shintoïstes, et bien d’autres adhérents de religions païennes, réunis pour prier Dieu? Mais quel Dieu?

Il n’y a qu’un seul Dieu, et son nom est Yahvé, Jésus-Christ et le Saint-Esprit. Dans un article intitulé «Integrating Other Religious Traditions into Western Christianity» (L’intégration d’autres traditions religieuses dans le christianisme occidental) par Arnold Bittlinger, publié en 1989 par le «World Council of Churches» (Conseil oecuméniques des Eglises: COF), l’auteur, impressionné par des phénomènes observés dans les pratiques religieuses païennes, qui ressemblent étrangement aux phénomènes charismatiques tels que le «parler en langues», les «prophéties» et les «guérisons», propose l’intégration des éléments traditionnels des religions païennes dans le christianisme.

Ce piège de Satan fait beaucoup d’adeptes de nos jours, et nous avons le devoir d’avertir qu’il n’y a qu’un Sauveur et que son nom est Jésus-Christ, et une seule vérité, et qu’elle est contenue dans la Bible, seule Parole de Dieu authentique. Mais affirmer les vérités fondamentales de notre foi n’est pas bien reçu. Nous en sommes arrivés au point OÙ le simple fait d’affirmer les vérités bibliques est interprété comme «un manque d’amour», parce que nous ne pouvons pas être oecuméniques dans le sens du COF, qui veut l’unité au prix de la vérité.

Non, le manque d’amour, c’est justement de ne pas avertir contre les hérésies enseignées et pratiquées dans certaines sectes et certaines églises. Nous avons à résister à la séduction d’en bas et à nous abandonner à la direction d’en haut. Il faudrait savoir à qui notre amour est dû en premier lieu: au Seigneur de la vérité, ou aux falsificateurs de la Sainte Parole?

Abraham Kuyper, ce théologien néerlandais mort en 1920, disait: «Quand des principes qui s’opposent à nos plus profondes convictions prennent le dessus, c’est la bataille qui est notre appel, et la paix est devenue péché.

Gardons-nous comme de la peste des idéologies et techniques religieuses venant de l’orient. On ne touche pas impunément au yoga, à la méditation transcendentale, à la dynamique de groupe: s’y adonner revient à une négation du salut donné gratuitement par Dieu en son Fils. Esaïe nous redit aujourd’hui ce qu’il avait dû dire au peuple de l’ancienne alliance:

Venez, et marchons à la lumière de l’Eternel. Car tu as (tu = Dieu) abandonné ton peuple… parce qu’il est rempli des pratiques de l’Orient, et de la magie des Philistins, et parce qu’il frappe des mains avec les fils des étrangers (2.6, trad. litt.).

Choix inéluctable

C’est l’un ou l’autre:

– soit chercher à atteindre Dieu par nos propres moyens et techniques humains afin d’obtenir bonheur, prospérité et salut – mais sans repentance et sans trouver la vraie paix intérieure;
– soit trouver le salut en Dieu par le moyen donné par Dieu lui-même: par Jésus-Christ, qui a donné sa vie par amour afin de procurer à l’homme pardon, salut et félicité éternelle -suite à sa repentance et suivi de la vraie paix intérieure.

Et la Pentecôte?

Là, Dieu est intervenu par un miracle, non pas en donnant à tous un même langage, mais en donnant aux apôtres le don de parler les différentes langues des Juifs de tout l’empire romain réunis à Jérusalem pour célébrer la Pâque, afin que l’Evangile puisse les atteindre malgré les barrières linguistiques. Par ce signe des langues, les Juifs devaient comprendre que dès lors Dieu annoncerait sa parole aussi en d’autres langues qu’en hébreu.

Tout comme Dieu est intervenu surnaturellement à Babylone pour empêcher les hommes d’usurper la domination sur tous les peuples, Dieu est intervenu surnaturellement à Jérusalem pour propager l’unique salut par Jésus-Christ.

L’unité selon Dieu

A la Pentecôte, Dieu créa une unité toute nouvelle: un Corps spirituel, l’Eglise unie en Christ, oeuvre du Saint-Esprit qui vient habiter en chacun qui reçoit Jésus-Christ, Dieu né homme, mort à la croix et ressuscité. Ce corps est un, malgré les différences raciales, nationales et linguistiques, qui subsistent. L’Eglise composée de croyants nouveaux-nés en Christ est la seule unification sur le plan mondial voulue et agencée par Dieu lui-même. Ce n’est pas une structure agencée par l’homme, mais un édifice bâti par Jésus-Christ: Je bâtirai mon Eglise, dit Jésus dans Mat 16.18.

En sont membres tous ceux qui ont reçu individuellement Jésus, le Fils de Dieu:

A tous ceux qui l’ont reçue (la lumière, personnification de Jésus-Christ), elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Jean 1.12.

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