Dans certaines lettres officielles, cette formule se mêle parfois aux salutations finales. Lorsque l’expéditeur est sincère, cette « considération » exprime un intérêt réel et respectueux envers le destinataire.

Dans l’Épître aux Hébreux, c’est plutôt l’auteur qui nous invite à considérer avec beaucoup d’attention, de respect et de foi le sujet principal de son message. Et l’auteur véritable, c’est Dieu. Comment nos contemporains réagiront-ils à cet appel ? Notre époque est celle de l’attention brève, du butinage de surface. En général, seuls l’intérêt immédiat et les divertissements captivent les cœurs… Mais soyons positifs : le Saint-Esprit peut réveiller les esprits.

« Considérez… » : à quatre reprises revient cet impératif dans la lettre aux Hébreux. Il correspond à quatre verbes grecs qui se complètent :

– 3.1 « Considérez… Jésus. » Le verbe original signifie (comme dans Luc 6.41) : observer soigneusement, percevoir, remarquer. Pour détecter le Jésus véritable parmi la foule des faux messies, des représentations issues de l’imagination plutôt que de la Révélation, il faut observer avec sérieux le portrait qu’en dresse le texte biblique.

– 7.4 « Considérez combien il est grand… [ce Melchisédek qui préfigure Jésus] » Le verbe original signifie : être spectateur. L’auteur de la lettre a un sujet sublime à nous exposer. Si nous aimons les spectacles grandioses, ne manquons pas celui-ci : il est à la dimension de Dieu même. Ce n’est pas de la poudre aux yeux.

– 12.3 « Considérez … celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle opposition… » Le verbe original signifie : considérer avec attention, réfléchir. Si nous voulons nous pénétrer de l’exemple du Seigneur et comprendre ses souffrances, il s’agit de ne pas passer à la légère sur sa lutte corps et âme contre Satan et le péché. Notre capacité à persévérer dans le combat en dépend.

– 13.7 « Considérez l’issue [de la vie de ceux qui vous ont transmis l’Évangile] ». Le verbe original signifie : regarder attentivement. Le grand thème de l’épître est la suprématie de Christ, mais pour autant, il n’est pas inutile de méditer sur la vie de ceux qui ont vécu en fidèles porte-parole du divin Berger. Nous retiendrons de leur exemple qu’il est possible et désirable de croire en Christ jusqu’au bout du voyage.

L’Épître aux Hébreux

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Pfenniger Claude-Alain

Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.

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