Héb 10.1-18 – Les sacrifices et l’offrande

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Promesses n° 76, Avril-juin 1986

HEBREUX 10.1-18 – LES SACRIFICES ET
L’OFFRANDE

Fin de la partie “doctrinale” de l’épître, cette portion conclut admira­blement le remarquable exposé, qui a présenté Christ comme supé­rieur aux hommes et aux institutions de l’Ancien Testament, qu’il ac­complit et remplace.

Le souverain sacrificateur apparaît déjà en Héb 2.17 et 4.14, mais sur­tout en Héb 5 (Aaron) et 7 (Melchisédek). C’est le point capital du livre (Héb 8.1): Christ a remplacé définitivement tous les sacrificateurs an­térieurs. De même, il fallait établir que son sacrifice unique a remplacé tous les autres. C’est ici une magistrale démonstration de la double vérité: Christ, seul sacrificateur et seul sacrifice pour l’éternité.

1. Hébreux 10.1-4: Limites et rôle de la loi

a) N’ayant que l’ombre et non l’image même, la loi s’avère incomplète et insuffisante. Les biens à venir (déjà en Héb 9.11) correspond aux bénédictions que Christ devait apporter.

b) La loi ne pouvait rendre parfaits, accomplis, les croyants venant à Dieu par elle. Elle n’installait pas un ordre définitif au niveau élevé vou­lu par Dieu.

c) La répétition des mêmes sacrifices confirmait leur insuffisance.

d) Ainsi, les péchés étaient plutôt rappelés à la conscience que vrai­ment expiés. L’exclamation de Jean-Baptiste (Jean 1.29) prend une valeur et une force exceptionnelles face au verset 4!

Ailleurs, l’Ecriture révèle (Rom 3.20) que Dieu n’a pas voulu faire de la loi le moyen du salut, du fait que c’est elle qui révèle le péché (Rom 7.7)

2. Hébreux 10.5-10: Christ venu pour faire la volonté de Dieu

La citation du Ps 40 est vue ici comme une déclaration de Christ lui-même. Son entrée dans le monde correspond à sa naissance dans un corps. Christ s’est d’abord anéanti (Phil 2.7) en prenant une position d’esclave, puis encore abaissé en devenant semblable aux hommes, dans la matière et dans le temps, alors que Dieu est esprit (Jean 4.24) et éternel!

Christ fut à la fois:
l’holocauste (Lév 1), offert à Dieu tout entier (Héb 9.14)
l’offrande de gâteau (Lév 2), dans la perfection de sa personne humaine sans péché (Jean 14.30) ;
le sacrifice pour le péché (Lév 4), comme principe actif du mal résidant dans la nature humaine (Rom 8.3: le péché dans la chair) ;
le sacrifice pour le débit, lorsque la culpabilité est dans l’acte commis (Lév 5.14 et ss).

En rapport avec ces deux derniers sacrifices – les seuls concernant les pécheurs – remarquons les exhortations à mourir au péché (Rom 6.11) et aux péchés (1 Pi 2.24).

Soulignons enfin l’insistance du texte sur ce sacrifice accompli une fois pour toutes: Héb 7.27 9.12 (14 aussi), 25, 26 (2 fois), 28; 10.10, 12, 14.

Comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois (Héb 9.27), la mort du Christ à la croix est unique… et suffisante. Il n’est pas ques­tion de la renouveler, mais de l’annoncer (1 Cor 11.26), jusqu’à ce qu’il vienne, dans la fraction du pain.

3. Hébreux 10.11-14: Perfection du sacrifice de Christ

Elle éclate, dans la comparaison suivante, sur 7 plans:

  Sacrificateurs Christ
 
position debout assis
dans le temps chaque jour une fois
nombre répétition, souvent une seule offrande
qualité sacrifices insuffisants un seul suffit
durée pour un temps pour l’éternité
attente leur remplacement victoire consommée
par d’autres (cf. Rom 16.20)
effet rappeler les péchés conduire à la
perfection
les “mis à part”


Christ, élevé à la perfection (Héb 5.9 ; 7.28), y invite les siens (6.1).

4. Hébreux 10.15-18: Témoignage de l’Esprit Saint

Soucieux de s’en référer, pour conclure, à l’autorité du Saint Esprit, comme déjà 2 fois (Héb 3.7 et 9.7), l’auteur cite encore Jér 31.33-34. L’alliance offerte est un engagement de Dieu envers le croyant et réci­proquement, touchant le coeur (origine de la vie) et la pensée (origine de l’action), réformée selon Rom 12.2.

Le pardon sans retour de Dieu est souligné par le fait non qu’il oublie, mais qu’il ne veut plus se souvenir d’une affaire réglée à la croix (quel contraste avec Héb 10.3).

Tout est accompli (Jean 19.30), en Christ pleinement (Col 2.10). Vrai­ment, Christ est la fin de la loi en vue de la justice pour tout croyant (Rom 10.4).

Désormais donc, toute nouvelle offrande pour le péché est superflue. En revanche, c’est chaque jour que nous avons à en demander l’appli­cation dans chacune de nos vies de chrétiens, encore accessibles aux péchés.

Jean CHOPARD

Numéro 76

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