Le peuple dans le désert
Le peuple dans le désert
(première partie)
![]() | Les 40 ans qu’Israël doit passer au désert sont, nous l’avons vu, un châtiment imposé au peuple suite à son incrédulité. Tout père qui aime son fils le punit, nous dit Salomon dans ses Proverbes (13.24 ; 19.18). L’auteur aux Hébreux nous dit que c’est aussi valable pour nous qui sommes le peuple de la nouvelle alliance, qui est une alliance de grâce ; il cite Proverbes 3.11-12 et nous montre le but de toute correction divine: Dieu nous corrige pour notre véritable intérêt, afin de nous faire participer à sa sainteté (Héb 12.5-11). J’ai d’emblée établi un parallélisme entre le peuple de l’ancienne et le peuple de la nouvelle alliance, entre l’israélite et le chrétien. Avant d’étudier le rapport qu’il y a entre les deux, il faut examiner la base qui fait de l’un un Israélite et de l’autre un chrétien. Je vous invite à interrompre votre lecture pour relire Exode 12. | ![]() |
La Pâque
![]() | Sans l’agneau immolé, il n’y a pas de libération de l’esclavage égyptien. Sans l’Agneau immolé, le Christ, il n’y a pas de libération du péché. Le sacrifice sanglant est toujours à la base du pardon de Dieu: Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon (Héb 9.22). Dieu pardonne et libère Israël à cause du sacrifice expiatoire de Christ accompli à la croix, pour ainsi dire rétrospectivement. Car le sang de l’agneau pascal dont l’israélite badigeonne l’encadrement de la porte de sa maison n’a aucune valeur en soi: Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés (Héb 10.4), ni celui des tourterelles, des veaux, des béliers, des brebis ou des agneaux… Tous ces animaux sacrifiés par les Israélites préfiguraient le sacrifice des sacrifices, celui offert volontairement par le Fils de Dieu (les animaux sacrifiés n’avaient pas de choix à faire). Aussi le sacrifice de Christ est-il final. Tout sacrifice, sanglant ou non, offert après celui de Christ en vue de se faire pardonner est un affront à Dieu, comme si la mort expiatoire de Jésus à la croix n’était pas suffisante pour tous les temps. Car nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes et par une seule offrande, lia rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés, vu qu’avec son propre sang… il nous a obtenu une rédemption éternelle (Héb 10.10,14; 9.12). Comme « éternel » veut dire « sans commencement ni fin », le sacrifice de Christ a été la base sur laquelle Dieu a fait grâce dès le premier sacrifice offert par Abel dans Genèse 4 ; Caïn aussi a bénéficié de l’efficacité éternelle du sang de Christ, car quel autre signe que celui de la croix pensez-vous que I’Eternel aurait mis sur Caïn pour que personne ne le tue à cause de son meurtre (Gen 4.15) ? | ![]() |
Signification de la Pâque
![]() | Regardons la Pâque décrite dans Exode 12 de plus près (les versets indiqués entre parenthèses se rapportent à ce chapitre): 1. Toute l’assemblée d’Israël l’immolera (non les immolera, 6). Un seul peuple: Israël, qui préfigure l’Eglise. 2. Quand JE verrai le sang, je passerai… (13). C’est Dieu qui apprécie la valeur du sang de l’agneau, et donc de Christ. (Les sentiments, les pensées, les expériences passées ne changent rien à la valeur du sacrifice aux yeux de Dieu.) 3. On mangera la chair de l’agneau rôtie au feu et vous n’en laisserez rien (8,10). S’appliquer le sang, c’est une chose: recevoir le pardon. 4. On mangera sa chair avec des pains sans levain (8). 5. On le mangera avec des herbes amères (8) Elles signifient les souffrances de Christ. 6. Concerne le verset 11: Les reins ceints: lier les vêtements qui gênent à la marche, c’est lier, rendre inoffensif ce qui encombre dans la marche spirituelle. Quel programme! Est-il mis à exécution dans ma vie? Dans ma famille? Dans mon église? Dans mon peuple qui se dit peut-être encore chrétien?… Ou sommes-nous un peuple dans le désert? | ![]() |
Le désert
![]() | Dans la Bible, le désert n’est jamais là où l’on demeure: on y passe pour arriver ailleurs. Elie marcha 40 jours et 40 nuits pour arriver à la montagne de Dieu (1 Rois 19.8). Jésus passa 40 jours et 40 nuits dans le désert pour y être tenté (Mat 4.1-2). Israël devait traverser le désert pour arriver à Canaan mais il n’était pas prévu qu’il y reste 40 ans! Le chiffre 40 signifie une période passagère qui doit déboucher sur une délivrance. Bien entendu, le désert peut aussi signifier la solitude (la chambre où l’on rencontre Dieu). Le désert peut être le silence loin de la foule (la méditation qui accompagne la lecture de la Bible). Ainsi l’apôtre Paul se retira pendant 7 ans dans une région désertique en Arabie, en Syrie et en Cilicie (GaI 1.17-21), où Dieu le prépara à sa grande tâche missionnaire. Se retirer dans ce désert-là est aussi important que de vivre en communauté avec les autres et de travailler avec les autres. Les deux se complètent un seul des deux constitue un déséquilibre – le moine ou l’activiste. Cependant, le désert dont il est question dans le Pentateuque est tout autre. Il ne faut pas s’imaginer des dunes de sable sans aucune végétation, tel le Sahara. Il s’agit plutôt d’étendues désertiques où le bétail trouve assez de nourriture pour subsister, mais où l’eau peut faire cruellement défaut. Par son incrédulité, donc par sa faute, Israël reste 40 ans dans le désert, c’est-à-dire toute une génération, selon le consensus biblique. Ce n’était pas le plan de Dieu pour son peuple. Ce n’est pas non plus le plan de Dieu pour le chrétien pourtant, la grande majorité des chrétiens sont dans le désert au lieu d’être en Canaan, pays des promesses que Dieu leur a destiné, Ils sont sortis d’Egypte, mais ils ne sont jamais entrés en Canaan. Ils sont dans le désert, et tout le beau programme qui devait se réaliser une fois libérés de l’esclavage du péché reste en suspens. Pourquoi ? Dans le prochain numéro, nous allons chercher à comprendre le pourquoi du comportement du peuple d’Israël, comportement qui explique son incrédulité et son séjour au désert. Du même coup, nous comprendrons aussi pourquoi le chrétien reste dans le désert spirituel, car ce sont les mêmes raisons qui l’y maintiennent. | ![]() |